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Le service de la Coordination de l’Hôpital de Bayonne est responsable de l’organisation des prélèvements d’organes et des tissus au Centre Hospitalier de la Côte Basque.
Au cours de l’année 2014, 10 patients décédés à coeur battant dans le service de Réanimation ont pu donner leurs organes. D’autre part, est également assurée une activité de prélèvement de cornées à partir de donneurs à coeur arrêté.
Cette mission du service public a pour but d’améliorer l’accès à la greffe de nombreux patients.

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Actuellement, 13 000 patients sont en attente des greffes, tous organes confondus, 5 000 greffes sont réalisées par an et
7 000 nouveaux patients sont inscrits chaque année sur les listes des greffes. Pourquoi un tel déséquilibre ?

Tout d’abord, les personnes inscrites sur les listes d’attente sont de plus en plus âgées et donc de plus en plus nombreuses du fait de l’amélioration des techniques médicales. D’autre part les personnes décédant en état de pouvoir donner leurs organes, sont extrêmement rares. En effet, le prélèvement ne peut se faire que sur des personnes décédées de pathologie encéphalique aigue, ayant pu bénéficier de réanimation pour maintenir la fonctionnalité de leurs organes.
Pour améliorer l’accès à la greffe, l’Agence de Biomédecine a suggéré des programmes d’amélioration.

Premièrement, augmenter l’exhaustivité du recensement des donneurs potentiels. Ici, le rôle de la Coordination hospitalière est
particulièrement important. Elle doit sensibiliser tous les acteurs de la chaine de prise en charge des patients cérébro-lésés (SAMU, Urgences, Unité neuro-vasculaire, Neurochirurgie, Réanimation) pour que si, malgré les traitements optimaux, des patients évoluent vers une mort encéphalique, une prise en charge réanimatoire puisse être effectuée en urgence en vue d’un prélèvement.
Actuellement, les pathologies cérébrales entraînant des morts encéphaliques sont les AVC hémorragiques suivis des traumatismes puis des anoxies. L’âge des donneurs augmente progressivement et il est actuellement possible de donner ses reins et son foie jusqu’à 90 ans ; pour le coeur et les poumons la limite d’âge est aux alentours de 70 ans.

Deuxièmement, diminuer le taux d’oppositions. Légalement, le prélèvement d’organes ne peut avoir lieu qu’après avoir recherché, par tous les moyens, l’opposition au don d’organes éventuellement exprimée de son vivant par le défunt.
Le personnel de la Coordination a donc l’obligation d’interroger le Registre National des Refus ; secondairement, si cette recherche est négative, il doit interroger les proches à la recherche d’une éventuelle opposition exprimée par le défunt auprès d’eux.
Malheureusement, rares sont les personnes qui ont exprimé de tel souhait auprès de leurs proches ; ces derniers déjà très accablés se trouvent en grande difficulté pour exaucer des souhaits qu’ils ne connaissent pas.
Actuellement, le taux de refus de don d’organes se situe aux alentours de 40%. Pourtant les sondages relèvent que le nombre de personnes voulant donner leurs organes est supérieur. Il semble donc important que chacun puisse exprimer sa position auprès de ses proches en faveur ou non du don de ses organes après sa mort.

Des campagnes de communication sont régulièrement programmées par les médias dans ce sens avec le message suivant :
« Parlez-en maintenant ! »
La Coordination du CHCB participe également à la diffusion de ce message. Nous espérons qu’en tant que soignant convaincu de l’importance de la greffe, vous puissiez également intervenir auprès de vos patients pour qu’ils en parlent à leurs proches.

Docteur Pierre LESBORDES

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